• La destinée des désolations - tome 1 de Arnaud Niklaus

    La destinée des désolations - tome 1 de Arnaud Niklaus

    La destinée des désolations - tome 1 de Arnaud Niklaus

     

    L’histoire :

    Dans un futur proche, Casey Alexander parcourt les restes du monde, avec un seul but en tête : trouver un havre de paix. Au cours de son périple, il rencontrera ses futurs alliés... Comme ses futurs ennemis ! En leur compagnie, Casey tentera l'impossible pour survivre et trouver une terre accueillante où vivre...


    Ce premier tome de la saga littéraire "La destinée des désolations" est une introduction à cet univers bien particulier.

    Les aventures de Casey Alexander se poursuivront sur de nombreux ouvrages (le tome 2 sortira en 2019).

    Autoédition

     

     

    Mon avis : 

     

    Le fond de l’histoire :

    Il s'agit d'un récit futuriste dans un monde de désolation. Ce tome 1 est très court (35 pages) et laisse sur sa fin, puisqu'il n'y en a pas (tome 2 prévu). C'est plus comme un premier épisode de série qui dresse le contexte et laisse les personnages dans une situation risquée où le suspens nous happe au point d'aller vite découvrir la suite.

    Dès les premières pages, le ton de l'histoire est donné : survivre amène à des choix peu humanistes, et alors ? Il faut ce qu'il faut, si on tient à survivre. Mais l’écriture permet la distance humaine nécessaire face à cette violence. En effet, elle ne vient pas vous frapper de plein fouet comme si la scène se déroulait devant vos yeux. Sûrement que le temps « passé » employé dans la narration aide à ne pas trop s'impliquer émotionnellement dans cet état de fait. Et puis c'est le début de l'histoire, on ne sait rien de cette personne (Casey), de ce qu'elle vient de vivre en détail. Continuons la lecture pour mieux cerner le personnage. Et la situation se révèle vite bien différente de notre monde actuel. C'est intrigant. On veut comprendre comment le monde a pu évoluer au point qu'un homme n'a aucun scrupule à tuer un enfant pour se protéger, et à le laisser là sans enterrer sa dépouille. Le monde a changé, les mentalités ont du évoluer pour survivre.

     

    L'histoire alterne le point de vue de Casey, homme quarantenaire qui survit seul, et la vie dans une cité construite autour d'une sorte de reine Isabelle, puis sa fuite lors d'une insurrection.

     

    L’écriture est assez agréable, et l’histoire promet vraiment de bons moments de lecture. Mais c’est court comme récit, ça appelle une suite immédiate. De plus il y a quelques invraisemblances qui laissent interrogatif, des éléments inexpliqués débarquant comme un cheveu sur la soupe. Par exemple, Dave en prison et condamné à un châtiment, se retrouve la seconde suivante aux côtés du second de la reine pour la sauver.

     

    La désolation est assez bien décrite, même si on n'a pas vraiment l'explication du pourquoi de la situation. J’espère que le tome suivant éclairera cela.

     

    La coupure au chapitre 7, projetant un des personnages dans le passé d'avant désolation, est perturbante, voire intrigante. J’ai trouvé cela osé et une bonne idée. Mais l'effet s'est vite dégonflé quand j'ai éclaté de rire à la lecture du dialogue mère/fille au petit déjeuner. Aucune subtilité. Totalement invraisemblable. Une mère n'essaie pas de questionner sa fille sur ses relations sexuelles potentielles au lever avant d'aller bosser. Genre comme on parle de la pluie et du beau temps. Surtout pour partir la seconde suivante sans approfondir la question, comme une voleuse. Et s'en suit le changement radical de tenue de cette adolescente mal dans sa peau. Elle passe de l'informe jogging à un mini short. Pour une personne complexée par sa corpulence, c'est le summum de l'invraisemblance. Ce chapitre manque vraiment de réalisme. Mais il éclaire à la fois sur le comportement d'un des personnages et sur les raisons de la désolation.

     

    Au final cette histoire se révèle entrer dans le genre « zombis », ce qui n'est pas vraiment ce que j'aime, mais j'ai mis cela de côté pour être le plus objective possible dans cette chronique service presse.

    L'histoire est vraiment sympathique, intrigante avec des personnages hauts en couleur et mystérieux. J'ai vraiment apprécié l'histoire, malgré les erreurs de rédaction citées après.

    Une grosse incompréhension persiste à la fin de ce tome : qui est Isabella pour s'imposer autant ? Est-elle la Sabrina du passé ordinaire de Gwen ? Peut-être que le tome suivant nous éclairera également sur ce point.

     

    La forme et l’écriture :

     

    L'écriture est originale, parfois même dans la construction de certaines phrases, et a une tournure assez chouette. Cela donne une vraie identité de style de l'auteur. Sauf qu'elle pourrait être bien plus agréable, voir belle. A mon sens, ce texte regorge de beaucoup trop d'erreurs : d'expressions, de français, de manque de variétés dans les vocables employés ou de ponctuation, des répétitions d'idées. Cela entache malheureusement la rythmique de lecture et le plaisir de la lectrice perfectionniste que je suis.

     

    L'emploi du participe passé est ultra répétitif. Et l'auteur fait des phrases un peu longue et peu directe. Cela alourdit la lecture et rend moins actif et vivant le récit.

    Un abus d'adverbes et participes cumulés alourdit les phrases. C'est un fait d'écriture que j'ai compris grâce à une bêta lectrice implacable, mais juste et enrichissante. Et je me rends encore mieux compte de cette lourdeur en lisant ces mots dans des textes qui ne sont pas de moi. Des phrases courtes enchaînent mieux l'action. La chute du personnage dans les premières pages manque de rythme soutenu à cause de ces adverbes (parfois répétés) et des participes qui créent des longueurs dans la lecture.

     

    J’ai relevé un certain nombre de fautes d'expressions, de faute de français, de manque de variétés dans les vocables employés ou de ponctuation, des répétitions d'idées. Il y a même des erreurs, assez grossières parfois, qui subsistent et qui sont parfois trop nombreuses dans certains passages. On tombe même sur des interrogations de l'auteur sur la bonne formulation française.

    Des erreurs de typographie, comme par exemple l'espace manquant devant les points d'interrogation et d'exclamation, sont assez présentes également.

     

    La ponctuation est bonne en globalité. Mais il y a des confusions, des abus, des manques importants qui pourraient donner une vraie couleur expressive au récit. Une confusion (et abus ? ) est faite entre le trait d’union ‘-’ (tiret du 6 sur clavier) et le ‘’ demi-tiret cadratin qui permet au sein d’une même phrase d’imbriquer une autre idée ou une explication plus approfondie, une sort de parenthèse dans la phrase. D’ailleurs beaucoup trop de pensées ou précisions sont intercalées entre parenthèses () au sein d’une phrase ou d’un chapitre. Certaines sont inutiles et redondantes avec le descriptif de la scène. Certaines sont simplement des éléments à mettre entre virgules dans la phrase. A mon goût, il y a vraiment trop d'apartés entre parenthèses. Le pire c’est ceux en milieu de phrase. Ça alourdit d’autant plus la lecture, et parfois le lecteur en perd l’idée de départ.

    A mon avis, il y a une grosse confusion entre virgule, point-virgule et ces parenthèses. La plupart de ces éléments précisés entre parenthèses s'intégreraient pourtant bien dans la construction des paragraphes, sans nécessiter ces parenthèses. D’ailleurs, l'usage de l'italique et phrases courtes au sein des paragraphes, utilisé par la suite, est bien mieux. Donnant un vrai rythme de lecture dynamique et entraînant. Par contre, les incises dans ces pensées en italique sont vraiment d'une grande lourdeur et inutiles.

    Un dernier point sur la ponctuation qui pourrait être amélioré aussi pour donner plus de punch au texte : un manque régulier de points d’exclamation qui appuieraient mieux les propos et la noirceur de la situation.

     

    Le récit est raconté au passé. Mais il subsiste quelques passages où le présent s'immisce et perturbe un peu la lecture.

     

    La transcription des émotions quand il y a des dialogues est assez surprenante. Il n’y a aucune description dans le récit. Ce sont les mots des uns qui décrivent l'état des autres, et vice versa. Ça a son côté original certes. Mais c’est subjectif. Un personnage pourrait se tromper sur ce qu’il perçoit de l’autre. Et au final, je trouve que ça manque de visualisation physique. Quelles réactions et expressions peut-on lire sur les visages et corps ? ça éclairerait plus le lecteur sur le sentiment réel du personnage.

     

    En conclusion :

    Je ressens cette histoire comme une ébauche. Ce texte ressemble à un premier jet qui manque d'une correction par plusieurs lecteurs bêtas perfectionnistes, le genre de lecteurs extérieurs qui te montrent les failles d'un récit pour les éliminer et le rendre plus accrocheur.

    L’histoire en soit est dans un contexte relativement courant de nos jours (désolation suite à zombification), mais j’ai vraiment aimé les personnages et l’originalité de la chef de cité qui se trouve prise au piège et fuit, et l’écriture, malgré ces erreurs corrigeables, nous offre de belles promesses pour la suite.

     

     

     

    #servicepresse sur SimPlement

    « exercice d'écriture : 3 qualités, 1 défaut, personnage fictifLa fille qui lisait dans le métro de Christine Feret-fleury »
    Partager via Gmail Yahoo! Google Bookmarks Blogmarks Pin It

    Tags Tags : , , , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :