• L'homme à l'amer de Olivier Guérard

     

    L’histoire :

    "Que faisait cette femme sur le bateau ?"

    Sébastien est un courtier reconnu de la place boursière parisienne. Malgré une vie d'opulence et de plaisirs, il sombre dans un désenchantement amer. Il décide de se lancer dans un périple maritime, seul à bord de son voilier, jusqu'au jour où une étrange passagère fait irruption. Charmé par cette mystérieuse et séduisante personne dont il ne sait rien, Sébastien est entraîné dans un tourbillon de bonheur et de volupté en contradiction totale avec son univers froid et pragmatique. Deux mondes opposés s'affrontent, révélant de nouveaux espoirs pour ce trader blasé.

     

    L'homme à l'amer est le second roman d'Olivier Guérard. L'auteur nous emporte dans un surprenant voyage. Parfois caustique, souvent tendre, cet ouvrage nous invite à repenser notre vision de la société, de l'amour, de la vie. 

     

     

    Mon avis : 

    Un roman sur la quête de soi et de l’amour très agréable à lire.

    Une juste analyse de la société d’aujourd’hui également, avec une façon belle et originale pour l’évoquer.

     

    Ce roman est une belle histoire d’amour, amour de l’humanité, amour de la planète, amour de la vie, amour des autres, amour de la sincérité. Un roman feelgood et relevant de la remise en question également.

     

    Dès les premiers chapitres, j’ai détesté Sébastien, le personnage principal. Pour sa facilité à profiter de la vie et des gens grâce à son argent sans savoir savourer vraiment l'importance de la vie. Au fil des pages, on découvre une analyse profonde de la société au travers de la description du personnage. Mais peu à peu, on comprend que Sébastien ne se voile pas tant que ça la face. Il profite de son argent et du système, mais ne se leurre pas sur les gens. Et sa décision de profiter de ses congés pour partir seul sur son voilier en quête de son âme prend sens vraiment au fil des pages. Et finalement ce personnage est très attachant dans sa remise en question constante et son malaise croissant.

     

    Olivier Guérard a une très belle plume. Elle se lit avec aisance. Et tout s’enchaine avec une fluidité sans se poser de questions. Le ton est doux, voire tendre, et caustique à la fois. J’ai souris plus d’une fois.

     

    Il n'y a vraiment qu'un passage sur la fin du roman qui m’a un peu perdue. Lorsque le personnage fait naufrage et voit son amie mourir, les évènements (certes dans l’urgence), sont rapides et trop flous. Il y a pleins d’émotions contradictoires qui s’enchainent. En voici l’extrait de ce qui m’a perturbé (et ça vous donnera une idée de cette belle plume) :

    « Il aurait bientôt un spasme de respiration instinctif qui lui ferait boire la tasse. Puis il perdrait conscience. C'était peut-être mieux ainsi, il ne supportait pas l'idée de vivre sans elle. Un profond sentiment d'injustice l'étreignait et le décourageait. L'océan lui enlevait Juliette et son envie d'exister par la même occasion. Il était résigné à se laisser mourir, en gardant comme dernière image le visage adoré de cette sirène au grand cœur. Désespéré, il scrutait les traits fins de la jolie rousse qui s'estompaient. Ce murmure... un enchaînement de pensées soudaines et inattendues débloqua la situation.

    (…)

    Malgré la peine, il avait le sentiment d’avoir trouvé le sens de cette quête désespérée dans laquelle il s’était lancé. Seulement maintenant. Cela n’avait plus aucune importance. Il nageait, car il devait atteindre cette fichue côte avant que ses dernières forces ne l’abandonnent. »

     

    Pour moi, à travers ses mots, Sébastien se remet instantanément de la mort de son amour. Certes l’instinct de survie peut prendre le dessus, j’en conviens tout à fait. Mais le mélange "c'est mon amour" et " je m'en fous elle est morte je dois vivre à tout prix", m’a fortement déstabilisée dans ma lecture. C’est vraiment trop rapide. J’en ai relu deux fois le chapitre, de ce fait ! Surtout c’est « ce sentiment d’avoir trouvé le sens de cette quête désespérée » qui n’est pas du tout une évidence pour nous lecteurs. Bien sûr après l’auteur explique tout cela. Et ça prend sens. Mais, en plus, c’est évoqué si rapidement sur la fin, que j’ai eu un sentiment d’inachevé, un manque. A mon sens, l’auteur pouvait approfondir un peu plus le mécanisme psychique et l’évolution du personnage.

    Et la romance telle que je l’attendais, n’arrive que sur la fin.

    Au final, la romance est double : celle de l’amour de soi, qui finalement est la majorité du roman dans cette quête de soir (et ça n’a pas du tout un sens égocentrique), et celle de Sébastien et la femme qui partagera sa vie au final. Mais cette dernière est racontée de manière si courte, que ça m’a un peu frustrée. C’est pourquoi je classerai ce roman plus dans la catégorie « feelgood » que « romance ».

     

    Il évoque surtout cette remise en question de soi, de sa vie, de ses choix, de son éducation qui te drive vers des horizons qui ne sont pas forcément en accord avec son moi profond. C'est vraiment de cela que traite l'auteur à travers son personnage de Sébastien, trader quarantenaire qui part pour des vacances seul sur son voilier afin de couper quelques temps avec ce monde capitaliste et consumériste.

    J'ai vraiment apprécié la vision de l'auteur sur la société, son analyse, sans jugement réel, juste des faits bruts qui nous ramènent à la réalité des choses. Et surtout l'aspect écologique qu'il aborde à un moment m'a vraiment fait sourire car c'est totalement ce que je pense. (voir la citation en fin de chronique). Enfin bref, je ne vais pas vous spoiler plus, j’en dis déjà trop. Lisez ce livre qui est un vrai petit bijou sur la remise en question du monde d'aujourd'hui et les clés que chacun a en mains pour vivre en étant lui-même. Il vous laisse un sentiment de confiance en l’homme s’il se pose les bonnes questions.

    Mes petits blocages évoqués précédemment me sont propres et ne m’ont pas empêchée de comprendre le sens donné à cette histoire. Et il n’y a aucune incompréhension restée en suspens au final.

     

    Le seul petit manque, c'est l'absence de traduction de l'extrait de la chanson en anglais de Leonard Cohen, connue certes, mais tout le monde n'est pas anglophone. J'en ai compris le sens, mais ça reste flou. Ça m’aurait peut-être aidée à mieux appréhender la prise de conscience de Sébastien sur le moment.

     

     

    Mon passage préféré de ce roman : « Écoute-les dire, il faut sauver la terre ! Mais la terre n’a pas besoin d’être sauvée. Même si on détruit notre écosystème, on mourra et la planète continuera son chemin sans nous. C’est l’homme qu’il faut sauver... »

     

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